Titre : Maurice Blanchot


Editeur : Revue Europe 


N° 940-941 


Année : Août-septembre 2001


ISSN 0014-2751


Langue : Français


On connaît la formule : « Maurice Blanchot, romancier et critique. Sa vie est entièrement vouée à la littérature et au silence qui lui est propre ». C’est celle qui, jusqu’à sa mort, remplaçait en tête de ses livres republiés en poche, l’habituelle notice biographique. Qu’on la trouve affectée, voire grandiloquente, ou qu’on y voie la marque d’une authentique grandeur, elle est emblématique aux yeux de bien des lecteurs de Blanchot de la posture héroïque que celui-ci élabora au fil du temps, celle de l’écrivain voué vivant à cet anéantissement qu’est l’écriture, sculptant à vif sa statue de grand mort éternel (« infiniment mort », comme il le dit d’Orphée après Rilke). Plus fondamentalement,
on peut y lire le signe de cette tentation héroïque qui n’abandonna sans doute jamais Blanchot, dans le droit fil de ses prises de position des années trente — non pas certes dans le contenu explicite des propos mais, me semble-t-il, dans l’insidieuse séduction que continuèrent d’exercer sur lui un certain idéal de maîtrise virile et d’élitisme aristocratique, le goût de la grandeur et de l’ascèse, la passion de l’extrême, la détestation de la mollesse et des modérés. Armure psychique qui lui permit en même temps, il va sans dire, l’exploration risquée des territoires nocturnes de la folie et de la mort.

Détails

Revue littéraire Europe : Maurice Blanchot (1907-2003)  Il y a 18 chapitres.

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