Histoire des traites négrières, de Klah Popo : Chapitre 2

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Ce chapitre s’intitule : Enracinement de l’esclavage en Afrique ante-islamique (pages 15-20)

Klah Popo défend l’idée selon laquelle “la traite négrière consiste en un réseau de relations économiques mondialisées, du XVe au XIXe siècle, fondées entre autres activités sur la déportation, la réduction en bois d’ébène, et l’exploitation de millions de Nègres par les
Blancs. Aussi la cohérence interne de ce réseau d’échanges, et sa capacité remarquable d’autopoèse, en font une espèce particulière
de système économique. La traite négrière est donc un système socio-économique inventé par les Européens, dont l’un des
piliers consiste en un crime contre l’humanité négro-africaine.”

En allant contre un certain nombre de stéréotypes et idées non scientifiques, il déclare : “Le seul commerce mondialisé ayant reposé sur la déportation massive et l’exploitation quasiment exclusive des Nègres est la traite dite atlantique. En principe, seul ce commerce peut être
désigné comme une « traite négrière ». C’est même l’une de ses caractéristiques fondamentales que d’être « négrière » ; l’autre
consistant dans sa structure tripartite, telle que le lieu d’où s’organisent les déportations est différent de celui où les captifs sont
déportés et exploités12. Une dernière caractéristique particulière étant que les États négriers européens, tels la France, l’Espagne
ou la Suède, ont élaboré tout un arsenal juridique visant à entériner la réduction exclusive de Nègres en « Bois d’ébène », et à
optimiser l’exploitation aux colonies américaines de cette « chose mobiliaire », entre autres, pour leur plus grand bénéfice.”

Qu’est-ce que l’esclavage ? Que désigne ce terme en tant que condition humaine ? “toute servitude humaine n’est pas de l’esclavage. “L’esclavage est une forme particulière de servitude humaine, parmi beaucoup d’autres. L’esclave est un non-citoyen (ou un citoyen
déchu) contraint de travailler gratuitement pour un maître, souvent ad vitam, et dont la non-citoyenneté est souvent héréditaire.
En tant que non-citoyen, l’esclave n’est pas considéré comme un membre de droit de la société politique ; et bien entendu étant
contraint, il n’est pas libre, puisqu’il est sous l’empire du maître. L’esclave domestique est celui qui est employé au domicile du
maître, soit pour des travaux domestiques, soit à des fins sexuelles. Tandis que l’esclave de production est employé dans une activité
économique de création de richesses pour le compte de son maître ; lequel peut louer cette force productive à tout autre
destinataire de son choix. Cet esclave n’en demeure pas moins un être humain, reconnu notoirement comme tel, quoique soumis à un autre être humain, son maître. D’où une différence radicale avec le « bois d’ébène », puisque ce dernier est juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobiliaire », et appartenant comme telle à un propriétaire. Existait-il en Afrique ancienne, anté-islamique,
une catégorie de personnes dépourvues de droits civiques, attachées à des maîtres, dont elles assuraient, sous contrainte, a
fortiori ad vitam, des prestations domestiques, sexuelles ou économiques ?”

Le livre de Klah Popo ne peut pas échapper à notre réflexion. Suite aux exactions commises par les extrémistes des pays musulmans en ces dernières années 2014-2016 (et suivantes) on doit reprendre cette réflexion qui n’est pas abolie.

Titre : Histoire des traites négrières, Critique afrocentrée d’une négrophobie académique

Auteur : Klah Popo

Editeur : Anibwe Editions

Collection

Année : 2010

ISBN : 9782916121307

Nombre de pages : 330

Langue : Français

 

 

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