Ebook : Penser avec Edgar Morin : Lire La Méthode, de Robin Fortin

Penser avec Edgar Morin, lire la Méthode.

Penser avec Edgar Morin, lire la Méthode.

Diplômé de l’Université Laval et titulaire d’un doctorat en philosophie, Robin Fortin est l’un des grands spécialistes de la pensée d’Edgar Morin. Dans l’Introduction de cet ouvrage, c’est en ces mots qu’il explique le sens de la publication : “Dans cet ouvrage, j’ai voulu retracer les grands moments de l’histoire personnelle et intellectuelle qui ont fait d’Edgar Morin un des grands penseurs de notre temps, et l’auteur d’une oeuvre majeure à la convergence des savoirs, oeuvre colossale et désormais incontournable pour penser notre temps et les problèmes de notre temps. J’ai voulu mettre en son centre ce qui constitue à mes yeux « une oeuvre dans une oeuvre », son grand-oeuvre, La Méthode, qui unit les différentes parties et donne à la pensée d’Edgar Morin une extraordinaire cohérence, malgré les nombreux fils épars, et malgré l’apparente dispersion.” (page 1).

Artelittera.com propose 12 fichiers à télécharger dont la bibliographie, le lexique et l’index à télécharger gratuitement. Concernant la Méthode, Robin Fortin écrit dans le chapitre 2 : “La Méthode est un réquisitoire non pas contre la science (là-dessus combien il y a de malentendus et d’incompréhensions !), mais pour la science, pour une science ouverte, non réductrice, réflexive et autocritique. Pour comprendre l’enjeu et toute la portée de La Méthode, il faut resituer le travail de Morin dans une perspective large. La première partie du tome 1 annonce déjà les ambitions et la visée de l’ouvrage. Ce qui s’auto-construit dans les premières pages de La Méthode ne peut se faire qu’en rupture avec une science incertaine, incapable d’accomplir sa propre métamorphose, passage difficile qui doit conduire à une nouvelle mutation de la science : « Ce qui va m’intéresser, ce n’est pas le “roman” de l’Univers […] : ce sont les choix conceptuels, théoriques, voire logiques et paradigmatiques qui, après
l’effondrement de notre ancien monde, vont permettre d’en concevoir un nouveau. » « L’acquis véritable du nouvel univers est là : ce n’est pas un univers hubbléen, c’est l’univers que rend possible la rupture hubbléenne. Ce n’est pas une vision d’astronome amateur, c’est une conception de principe.
L’acquis véritable, ici, c’est la nécessité du principe de complexité. » La nouvelle vision de l’ordre et du désordre, à ce titre, a valeur paradigmatique. A valeur de modèle de pensée. Elle nous demande non seulement de repenser l’existence de l’ordre et du désordre, mais de repenser le rôle et l’intelligibilité de ces notions.” (page 32)

A propos d’un colloque de Cerisy organisé autour de la pensée d’Edgar Morin qui s’est tenu en juin
1986 à Cerisy-la-Salle, Robin Fortin rapporte des paroles d’Edgar Morin lui-même qu’il a prononcées à la fin de cette manifestation en rappelant “la mission qu’il s’était confiée, non pas Messie, mais annonciateur, annonciateur d’un espoir, d’une nouvelle naissance : « Je ne suis pas un Messie mais je voudrais être un annonciateur, je voudrais être, si vous voulez, le saint Jean-Baptiste, baptisant dans les eaux de la complexité, là où il y a tourbillons… Je voudrais métaphoriquement prendre chacun d’entre vous dans mes bras et vous plonger dans ces eaux, d’où vous renaîtrez complexifiés et non pas purifiés… […] Je crois sans croire à cette tâche annonciatrice. Je la crois possible, car je crois possible de sortir
de la “préhistoire de l’esprit humain” et de l’“âge de fer planétaire”. Non, je ne crois pas au Paradis, au Bonheur, mais je crois en une nouvelle naissance de l’humanité, je crois en un nouveau déploiement de l’être humain où tant de virtualités qui sont en nous n’arrivent pas à s’exprimer… […] On ne va
pas résoudre tous les problèmes humains ; on ne sortira pas du deuxième principe de la thermodynamique ; on ne sortira pas de cet univers où la dégradation et la mort sont toujours à l’oeuvre. Mais je crois, je crois en quelque chose de fragile, j’y crois de façon fragile, et je dirai même, je crois
au fragile ; je crois à la beauté éphémère ; le plus beau dans le fond, c’est ce qu’il y a de plus fragile et de plus éphémère, nous le savons tous, et c’est pourquoi j’y crois(…). » (Chapitre 3, page 200)

Cet ouvrage numérisé  rend compte si bien de l’intelligence pétillante d’Edgar Morin !

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